comment être là en étant loin...

Notre dernière connexion internet a été abrégée par l'annonce du décés de Jean-François le parrain de Nico.

Privés de téléphone portable, personne n'a pu nous joindre plus tôt. En ouvrant facebook, on comprend vite que quelque chose ne va pas... des messages de condoléances, de soutien... mais pour qui???!! Puis la photo de Jean-françois suivie d'un texte de Laurie (sa fille) expliquant ce qui vient de se passer. On lit ensuite un message de Christel nous demandant de la rappeller au plus vite. Ni une ni deux, on quitte l'ordi pour chercher une cabine téléphonique.

On est sous le choc.

On s'était préparés à peut-être vivre certains décés pendant notre voyage. Des décés plus... "logiques"... tels que ceux de nos grands-parents à la santé vacillante. Mais voilà, la vie nous rappelle qu'elle peut s'arreter à tout moment. Même à 49 ans par une crise cardiaque.

Nous apprenons la nouvelle le 12 Mai (soit 5 jours après le décés) à Girone. Nico se renferme un peu. Les mots lui sont difficiles à trouver pour exprimer ce qu'il ressent. On se balade dans la ville qui célèbre les fleurs ce week-end. Les ruelles sont gavées de monde et de décorations florales. Il fait beau, il fait chaud. On déambule l'esprit pensif. De temps en temps, Nico lache "Putain, mais il fait chier quand même". Il se rappelle les derniers moments qu'ils ont passés ensemble lors de la fête organisée par patrick en Mars. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre et ils avaient bien rigolé.

On pense à Marie-France, à ses 3 enfants Jessy, Laurie et Chris. On pense à Cosette, à Christian, à tous ceux qui sont là bas, par chez nous, et qui sont entrain de vivre un chamboulement terrible dans leur vie. Comme toujours, on se dit que le plus dure ce n'est pas pour celui qui part mais pour ceux qui restent. On pense beaucoup à vous tous. Même si physiquement on ne peut pas être là, on vous accompagne avec tout notre coeur.

Dans des moments pareil, il est difficile pour tout le monde de trouver les mots et pour certain encore un peu plus. Ce que je peux lire dans les yeux de Nico et qu'il ne dira pas c'est l'amour qu'il a pour son parrain et sa marraine. C'est la colère de savoir sa famille en souffrance. C'est le souvenir de tout plein de bons moments passés ensemble. C'est le regret de ne pas avoir pris plus de temps pour apprendre de son parrain. C'est le rappel de vivre à fond car on ne sait jamais ce qui peut arriver demain.

La vie continue, ici comme là bas. Chacun reprend sa route et poursuit son chemin. Le notre nous éloigne physiquement pour un certain temps. On ne pourra pas être là dans un jour de deuil comme aujourd'hui pour se serrer les coudes et témoigner de notre affection. On ne pourra pas non plus être là pour célébrer et fêter les mariages avec nos amis et notre famille ni pour voir les premiers jours de notre nièce.

Parfois notre corps et bien là mais l'esprit est ailleur. Nous tentons au contraire de vivre pleinement le moment présent. Que notre esprit soit dans ce que l'on fait à chaque instant. On n'est pas auprès de vous mais de loin, on s'arrette, on s'assoie sur un banc, dans notre tente, sur des marches, ou comme là devant un ordinateur et toutes nos pensés sont avec vous. Demain aussi, lorsque vous serez tous réunis à 13h30 auprès de Jean-François, peut importe où nous serons mais nous nous arrêterons pour être avec vous, le plus proche possible.

On vous aime.

La vie continue, le chemin se poursuit et voilà ce qu'il a été pour nous ces derniers temps:

Nous avons franchi la frontière espagnole le 8 Mai. Nous sommes allés à Ollot afin de rejoindre une voie verte de 98km reliant les volcans à la mer en passant par Girone. Nous sommes aujourd'hui sur la côte, à Sant Félui de Guixols. Nous allons maintenant prendre la direction de Barcelone. Là bas on vera pour se reprendre un téléphone.

Pour les vidéos, on est bien embettés parce que le téléchargement est très long et on ne peut pas rester aussi longtemps dans les cyber cafés. On cherche une solution... (peut-être acheter un ordi qui sait!...) Dès qu'on l'a vous le verrez en image.

Plein de becs