Jeudi 9 Août

En direct de Durango (pas loin de la frontière basque) chez Peuf et Iratxe.

L'heure est aux plaisirs simples, à la dégustation des privilèges de notre voyage...

Le premier mois était plein d'excitation et de fougue. La météo avait testé notre motivation mais sans l'abîmer. Il nous avait fallu prendre nos marques en tant que voyageurs et mettre nos corps et esprits fassent à de nouvelles épreuves tout en aménageant notre vie de couple. Ce qui primait avant tout c'était l'envie d'y aller, d'expérimenter et d'avancer tout en prenant le temps de s'arréter chez les amis.

Le mois de Mai a débuté à Bézier avec la chaleur des beaux jours. On pédalait le coeur léger. L'anniversaire de Nico nous a donné l'occasion d'une pause bien arrosée. Ensuite on a longé la côte, tranquille avec un air de vacances... ;-) Après, arrivés en Espagne, c'était l'exotisme de l'inconnu et des premières prise de contact    avec ce nouveau pays.

En Juin, tout comme en Mai, on est à fond. On savoure notre voyage par tous les bouts. Les yeux grands ouverts, les narines (sauf à proximités des porcheries ;-) ), les oreilles et les papilles aussi. Les rencontres vont bon train. Le physique qui commence à bien aller nous donne envie de nous tester encore un peu plus. On se dirige alors vers les montagnes. On en prend plein la vue et les mollets avec beaucoup de fierté. Le paysage nous  comble de plaisir. On arrive en Andalousie excités comme des puces et ravis d'aller jouer aux touristes lors de la série des grandes villes. On se régale à Grenade, on se la coule à Malaga et on se prépare  pour Séville.

Juillet est là. Ça fait trois mois qu'on est partis et dans trois mois on doit être rentrés. Quelque chose d'étrange se passe et des tensions se font sentir... Et oui... ce n'est plus le début du voyage. On réfléchit différemment, on n'est plus entrain de partir mais entrain de rentrer... 15 jours un peu longs à Séville nous font calculer et organiser notre trajet, parce que mine de rien le chemin est encore long pour Bex...
On a très envie de voir le Portugal mais les distances qui nous restent à parcourir en à peine plus de deux mois nous effrayent un peu. Alors, au lieu d'aller le découvrir dans les moindres recoins, on va le traverser de façon assez directe, non sans goûter à ses spécialités et profiter de sa beauté. L'acceuil dans la famille de Wilson étant le coup de grâce qui nous donne encore plus envie d'y retourner ultérieurement pour poursuivre notre découverte.

C'est le 1er Août et déjà on est presque revenus en Espagne. On a bien avancé et cela nous rassure. Notre nièce, la petite Charlotte a pointé le bout de son nez hier matin et avec elle un nouveau chapitre s'ouvre.On a de nouveau le temps pour nous et ça se ressent dans l'ambiance. Les éclats de rire, les chansons reprises en coeur et les déclarations d'amour se font entendre toute la journée.

C'est le coeur heureux qu'on retrouve la verdure, les montagnes, la fraicheur, les papillons et le chants des oiseaux. Ça ressemble un peu à chez nous ;-) On sait aussi que ces mots à peine fini d'être tapés, on sera déjà rentrés. Tout prend maintenant la saveur délicate de ce qui est temporaire et se révèle à nous avec une incroyable beauté. S'endormir sous la moustiquaire en regardant les étoiles, bercés par le "tsstsstsstss" incessant des grillons. Profiter d'un pipi nocturne pour admirer la lune et son reflet sur le paysage qui nous entoure. Se décrasser de la tête aux pieds à la fontaine du village sous le regard amusé des passants. Et pédaler, toujours pédaler... et pouvoir se féliciter mutuellement des 5000km déjà parcourus.


"sinon, ça te dis un tour en vélo aujourd'hui?!"
"Ah ouai tien! Pourquoi pas!! Bonne idée!!"